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La société comorienne est profondément ancrée dans l’oralité. Elle regorge de proverbes, de légendes et de contes qui, de par l’Histoire du pays, sont au carrefour de l’Orient et de l’Afrique. C’est ce qui explique pourquoi sultans, princesses et autres ingrédients des Mille et Une Nuits se mélangent aux diables et djinns purement bantus.
Lorsque M’na Madi arriva dans ce village-là, il trouva un panneau sur lequel il était écrit :
IL EST INTERDIT DE MANGER DANS CE VILLAGE !
Signé : le sultan
Mais l’idiot ne savait pas lire. Comme il avait très faim, il sortit une mangue de son sac, la caressa et, soudain, trente six mille soldats l’encerclèrent et l’arrêtèrent.
Tu as violé la loi ! Tu viens de manger alors qu’il est écrit sur ce panneau : « il est interdit de manger dans ce village » ! Es-tu fou ou inconscient ? hurla un colonel.
Mais, je n’ai pas mangé la mangue ! Regardez, elle est entière dans ma main !
Tu t’apprêtais à manger cette mangue, c’est comme si tu l’avais mangée ! Sache que seule l’intention compte !
M’na Madi fut condamné à mort. Le jour de l’exécution, le bourreau, qui n’avait pendu personne depuis fort longtemps, tenait la corde entre ses mains, impatient d’accomplir sa tache. L’idiot le regarda, sourit et tourna les talons pour partir.
Où vas-tu, l’idiot ? s’écria le sultan.
Ton bourreau m’a pendu ! Je vais enterrer mon cadavre ailleurs !
Mais, il ne t’a pas encore pendu !
Il allait le faire, c’est comme s’il m’avait pendu !
répondit l’idiot. Sache que seule l’intention compte !
Et M’na Madi s’en alla à la recherche de la sagesse...