À peine mariée, Banesa avait sombré dans le désespoir : son mari ne trouvait pas de travail et les problèmes financiers s’accumulaient. "Mon rêve d’une vie tranquille s’évanouissait", dit-elle.
Puis vint une lueur d’espoir.
Elle entendit parler de Yunus et des microcrédits que sa banque, la Grameen Bank, accordait aux femmes dans des villages voisins. Un mois plus tard, elle avait emprunté 2.000 takas (30 dollars) à la succursale de la Grameen.
Avec cet argent, elle a acheté un cyclo-pousse pour son mari et s’est lancée dans un petit élevage de volailles.
Dix ans plus tard, Banesa, selon les standards bangladais, peut se considérer comme une femme riche. "J’ai 27 cyclo-pousse, 3.000 poulets, un étang avec des poissons", explique-t-elle. "Ce sont les 2.000 takas de la Grameen Bank qui ont fait la différence."
"Nous sommes ravis de voir que l’homme qui nous a redonné l’espoir et une nouvelle vie est aujourd’hui reconnu par le monde entier", ajoute Banesa. "C’est au docteur Yunus que nous devons l’argent qui nous a permis de survivre."
Pour gagner sa vie, Julekha Begum, elle, vend le lait de la vache qu’un microcrédit de la Grameen Bank lui a permis d’acheter. A ses côtés, Samiran Bibi possède un petit magasin.
Des histoires semblables sont racontées par Rabeya Begum, Razia Begum et d’autres habitantes de Basta, où la distinction accordée par le comité Nobel au "docteur Yunus" a été fêtée par des danses et des chants.
Abul Kalam Azad, qui dirige l’agence de la Grameen Bank dans le village, précise que 80 personnes, toutes des femmes, ont emprunté à sa banque.
"Grâce au microcrédit, toutes ont pu changer de vie en seulement quelques années", dit-il.
Source : Reuters